Voilà. C'était l'un des habituels et continuels cris qui berçaient le village de Shells depuis quelques jours déjà. Ce bruit strident et fortement aigu qui signalait à tous : Tiens, le voleur a encore frappé ! Qui sera la suivante ? Tout ce remue-ménage commençait à exaspérer, plus particulièrement, les femmes concernées par le vole de leurs sous-vêtements. Parce que oui, le voleur ne semblait guère intéressé par les caleçons de ces chers messieurs du village !D'après des estimations de pseudo-spécialistes en statistiques, plus aucune femme d'ici deux mois n'auraient de soutiens-gorges ni de petites culottes à mettre si cela continuait. L'heure était grave, trop grave. Plus aucune femme ne pouvait fermer les yeux fasse à ces agissements immoraux !
Sauf une, Itô June. Installée depuis quelques temps en ce lieu, pour une durée indéterminée, elle n'avait strictement rien à faire de ces petits larcins trop indignes de sa personne pour qu'elle s'y intéresse. Cette histoire lui était pour le tout étrangère et il n'était pas question que cela change. Ce n'était nullement son genre de se mêler de ce qui ne la concernait pas. « Tranquillité » voilà tout ce dont elle aspirait et il était inconcevable qu'il en soit autrement. Sa petite vie actuelle se résumait à se produire chaque soir histoire de récolter un peu d'argent pour son prochain voyage. Pour l'instant tout allait pour le mieux et elle se délectait de ce train-train pour le moins paisible. Cela par exemple en déambulant le long de la plage tout en contemplant la mer et euh...
Deux hommes... Étranges ?
En les voyant au loin la jeune femme parut sceptique. Ils étaient droit comme des piquets, et ils l'observait sans aucun doute. Il était difficile de savoir l'attitude à adopter dans cette situation. Prendre peur ou éclater de rire ? Ils étaient plutôt comique dans leur accoutrement pour le moins ringard. Chemises à carreaux boutonnées jusqu'au cou, pantalons remontés, l'un avec un nœud de papillon, l'autre des bretelles sans oublier bien-sûr la chapka ! Oui, vraiment comique. Par contre leurs sourires l'étaient un peu moins...Instinctivement, June fit demi-tour. N'était-ce pas la plus sage des décisions ? Ainsi, elle rentra à l'auberge.
Une fois arrivée elle croisa la réceptionniste qui semblait légèrement gênée. Elles se saluèrent et celle-ci lui demanda un petit moment d'entretien. Bien entendu la civile accepta, un doux sourire aux lèvres et voyant cet air perturbé elle prit la parole.
-Hm, y aurait-il un problème madame Thorn ? -Eh, bien euh comment dire... V-vous avez eu vent de ce mystérieux voleur qui sévissait depuis quelques jours... Et lorsque j'ai voulu reprendre votre linge il se trouve que … Hm... V-vos sous-vêtements ont... Comment dire... ? Ah, hm... disparus. -… Excusez-moi vous pouvez répéter .. . Je crois avoir des problèmes d'auditions. S'exclama la jeune femme en riant... Nerveusement. -Vos sous-vêtements... Ont les as volés.
Un ange passa.
June se permit d'afficher se sourire emplit de bonhomie qui parut terrifier la gérante. La civile repartit dans sa chambre silencieusement toujours avec son sourire. Une fois dans la pièce, elle éclata d'un rire cinglant avant de se calmer tout en laissant apparaître une une lueur indescriptible dans ses prunelles. « Voler des sous-vêtements , mes sous-vêtements. Me voler moi, hein ? Quelle idée saugrenue. Quelle erreur. On ne vole pas Ito June pauvre fou. »
June Itô Civil | Rêveuse
Messages : 21 Date d'inscription : 06/09/2014 Age : 25 Localisation : C'est un secret... ~
La guerre était déclarée. Ce scélérat, allait payer cher cet affront ! Elle en faisait une affaire personnelle. Néanmoins, par où commencer ? Au vu du nombre de victimes certaines devait bien avoir des idées , non ? Leur demander serait une piste. Elle s'en alla donc poser des questions aux habitants ce qui lui fit paraître un air de déjà vu. Sauf que le contexte n'était pas le même. La première fois elle les avait interrogé pour retrouver un pauvre mousse (tout en empochant les sous-sous qui allaient avec...). Là elle se battait pour retrouver sa dignité en tant que femme, mais aussi voleuse aguerrie !
La plupart des demoiselles qu'elle interrogea ne surent pas quoi dirent. Personne n'avait la moindre idée sur l'identité du coupable. Cependant, il courait une rumeur comme quoi cela pouvait être deux hommes du nom de Gaspard et Balthazar. Fraîchement arrivés, ils s'étaient vite fait remarquer par leur gestes obscènes et ...Leur ringardise. Ces descriptions lui rappelèrent sa rencontre de la plage avec ces deux personnes louches. En faisant le lien, il était évident qu'elle les avait croisé. Oui des pervers, sans nul doute. Pour autant, devait-on les incriminer d'avance ? Sûrement pas, mais qui sait, peut-être qu'en les espionnant ...? Oui, ce n'était pas une mauvaise idée, la date de leur arrivée et celle des voles correspondaient. Il ne restait plus qu'à les attraper la main dans le sac !
Espionner n'avait rien de bien compliqué et surtout pas pour une femme comme elle dont la discrétion était l'une des seules qualités. Ainsi, il ne lui fallut pas longtemps pour trouver les deux hurluberlus entrain d'observer sans la moindre honte la miss Cunégonde, et sa démarche chaloupée, qui rangeait l'épicerie. Ces deux fous restèrent ainsi immobiles pendant deux heures. Oui, deux heures jusqu'à la nuit tombée.
La jeune femme en son for intérieure commençait à s'impatienter. Restée cachée aussi longtemps ne lui plaisait, mais alors pas du tout. Elle voulait simplement avoir la preuve incontestée que ces deux pervers pas nets étaient bien les coupables. Elle les suivit priant pour les prendre au plus vite. Usant de son fruit de l'invisibilité pour ne pas se faire remarquer. Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle les vit rentrer directement chez eux. Quoique peut-être allaient-ils prendre du matériel pour assouvir leurs actions ? Mieux valait attendre. C'est ce que se dit June cachée derrière un mur tout en guettant si ils allaient ressortir. Ils ne le firent pas et elle commençait à somnoler … Jusqu'à ce qu'un bruit la réveille. A la fenêtre d'en face l'étendoir venait de tomber plus aucun vêtement ne s'y trouvant. Dans la rue déserte, la jeune femme aperçut de façon peu distincte une ombre disparaissant peu à peu dans les ténèbres. Ces deux crétins n'étaient donc pas les coupables... ?
Elle avait passé une soirée entière à attendre pour rien ! Intolérable ! Il fallait qu'elle retrouve ce gredin. Ni une ni deux, elle releva le bas de son kimono et pratiqua un exercice qui lui était devenu presque inconnu : courir.
Et il n'y avait rien de plus fastidieux lorsqu'on portait un vêtement avec lequel on ne pouvait guère faire de grandes enjambées. Par ailleurs, on omettra les nombreux trébuchements qu'elle se fit. Humiliation pour une jeune femme aussi gracieuse qu'elle ! Son pauvre kimono prit la poussière mainte fois... Lui qui lui avait coûté si cher ! Tant pis, cela renforça sa détermination à coincer le malotru. Le bougre courait vite et elle avait peine à le distinguer, seule son ombre l'aidait à se repérer. Essoufflée et exténuer, elle perdit définitivement sa trace. Sa course poursuite l'avait amené à l'extrémité du village loin des maisonnettes. Trop fatiguée pour faire marche arrière elle continua tout droit et se reposa à côté du premier arbre venu.
Le lendemain, elle se réveilla en sursaut lorsqu'elle sentit quelque chose la toucher. Par réflexe, elle dégaina sa dague et la pointa sur...
Un singe.
Un singe avec une petite culotte sur la tête. Celui-ci prit de panique cria et remonta dans son arbre. June se leva légèrement déstabilisée. Elle avait un mauvais pressentiment. Doucement son regard se posa sur l'arbre d'en face. La demoiselle grimpa et découvrit avec effroi dans les feuillages une tonne de sous vêtements dont les siens ! Il lui suffit de secouer légèrement pour que cette multitude de vêtement tombe semblablement à des feuilles de toutes les couleurs. Une fois redescendue elle ramassa les « objets » volés jusqu'à ce que le singe lui crache dessus et tente de l'en empêcher. Un seul regard contre l'animal suffit à le calmer. Celui-ci par la suite vint se poser à son épaule. Docilement.
Une fois rentrée au village, la jeune femme exhiba les biens récupérés aux autres victimes. Celles-ci la remercièrent et demandèrent qui était le coupable. June pointa du doigt l'animal une mine légèrement amusée. Tout le monde gloussa.
Oui tous ces efforts déployés pour un singe... Mieux valait en rire, n'est-ce pas ?
-Bah, alors Nono t'étais passé où depuis tout s'temps! Gaspard et moi on avait eu une de ces frousses !
Ledit Nono ne tarda pas à délaisser l'épaule de la jeune femme pour rejoindre celle d'un prénommé Balthazar. June cligna des yeux en voyant les deux pervers en face d'elles caresser l'animal qui était en réalité le leur. Par la suite, les deux hommes s'attardèrent sur la pile de sous-vêtements et s'exclamèrent en cœur.
-Ben t'aurais pu partager coquin va !
L'expression <<tels maîtres, tel singe>> fut parfaitement appropriée pour cette aventure dont elle se souviendrait.
Au voleur !
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