John venait de quitter ses amis qui l’avaient conduit ici, les soldats de la Marine. Ceux-ci avaient insisté pour qu’il les rejoigne, mais le jeune aventurier était trop épris de liberté pour accepter leur offre. Après des adieux riches en émotion, notre héros décida d’explorer cette ile. Bien entendu le prétexte qu’il avait évoqué avec les marines était totalement faux, il n’avait pas de grand-père ici, mais pour sa sécurité, il avait préféré mentir. Il ne lui restait plus maintenant qu’à vivre de grandes aventures.
Un grand sourire aux lèvres, il s’alluma une cigarette et marcha tranquillement vers ce qui semblait être une ville. Les habitants qu’il croisait semblaient heureux, mais leurs regards lui firent bien comprendre qu’ils n’aimaient pas particulièrement les étrangers. Après être passé devant plusieurs bâtiments ressemblant à des maisons, son regard fut attiré par une enseigne indiquant l’un des endroits qu’il affectionnait particulièrement, la taverne. Ni une, ni deux, il poussa la porte en bois et entra. Hormis la jeune demoiselle derrière son comptoir, il n’y avait personne. Elle n’était pas vraiment belle, mais son opulente poitrine, qui débordait de son tout petit tee-shirt, attirait le regard. En s’approchant, notre héros remarqua que celle-ci semblait triste, mais vu le manque d’ambiance présent, c’était tout à fait compréhensible.
«
-Bonjour mademoiselle, pourrais-je avoir un lait de chèvre?»
Elle le regarda d’un œil surpris, semblant avoir plus l’habitude de servir du Rhum, mais lui servit un grand verre qu’elle posa devant lui. John le but d’une traite, et ralluma une cigarette. Le visage fermé de la fille poussa notre héros à comprendre. La vie ici semblait paisible, et pourtant...
«-
Vous ne semblez pas contente de me voir...-
Ça n’a rien à voir avec vous monsieur, excusez moi, c’est juste que j’ai des soucis en dehors du travail.-
Que se passe-t-il? Je peux peut-être vous aider?-
Je ne veux pas vous déranger avec mes problèmes.» Les yeux baissés, elle avait rougi.
«-
J’insiste, je n’aime pas voir des demoiselles en détresse!-
C’est juste que mon chat a disparu depuis une semaine et ça m’inquiète. D’habitude il revient tous les soirs, j’ai peur qu’il lui soit arrivé quelque chose d’horrible.» Sa voix s’éteint en prononçant ces mots, elle était très triste ce qui motiva encore plus notre héros.
-
Ne t’en fais pas, je vais le retrouver! Il est comment?-
C’est un gros chat blanc et noir, il s’appelle Moka, tu ne peux pas le rater si tu le vois.
-
Ok, je reviens très vite avec lui, promis!»
Il partit en courant et sortit de la taverne en se disant que cette fille était vraiment étrange. Se mettre dans cet état pour un chat, il fallait vraiment avoir des soucis dans la tête. Mais c’était l’occasion pour Mizu d’aider une personne en détresse. Le seul souci étant qu’il ne savait pas par où commencer. Il utilisa donc son pouvoir pour bondir sur le toit le plus proche afin d’avoir une meilleure vue. En observant autour de lui, il ne trouvait rien, aucun animal en détresse. Pendant plus d’une heure, il fit le tour de la ville, en vain. Alors qu’il se rendait sur le dernier toit de la ville, son pied glissa au moment où il prenait appui, ce qui le fit bondir en direction des plaines, au loin. Il se retrouva un petit moment en l’air, la tête à l’envers avant de finir par atterrir dans un fourré. Il n’avait pas eu le temps de bien se réceptionner, et son dos le faisait souffrir. Une fois remis sur pied, il s’amusa avec son pouvoir, avant tout pour mieux gérer sa trajectoire, mais aussi afin de mieux observer les environs. Il n’y avait pas grand chose, quelques arbres disséminés par-ci par là, des bosquets et rien d’autre. Après quatre bond, il entendit un miaulement rauque, il sut tout de suite que son objectif était proche. Se précipitant vers ce bruit, il crut mourir de rire lorsqu’il vit la scène. Deux adultes tentait de sauver le gros chat, mais celui-ci ne les laissait pas approcher grâce à ses coup de griffes. Lorsqu’il fut assez prés, il remarqua que les deux "sauveurs" avaient les bras ensanglantés.
«-
Messieurs, laissez moi faire, je suis un pro!»
Sans leur laisser le temps de comprendre ce qu’il se passait, John transforma ses jambes en ressorts, et fit un salto avant, se retrouvant ainsi au-dessus du chat, il l’attrapa sous le ventre, et dans le même mouvement se retrouva debout sur le sol. Il relâcha rapidement le chat, mais il était trop tard, l’animal lui avait planté ses griffes. La douleur était atroce, mais il avait réussi la première partie. Le félin était parti à toute vitesse vers la ville mais Mizu ne lâchait pas l’affaire, il le ramènerait coute que coute chez sa propriétaire. Il le suivait de prés, de peur de se faire griffer à nouveau, et plus il avançait, plus il se rendait compte que le chat filait au bon endroit. Une demi-heure plus tard, ils se trouvaient tous les deux devant la taverne. Notre héros ouvrit la porte et son compagnon s’engouffra. La jeune fille rayonnait de bonheur, remercia le jeune homme et demanda le nom de son nouveau héros.
«-
Appelle moi John»
Il lâcha cette phrase en s’allumant une cigarette et quitta la salle en lui tournant le dos. Sa mission était terminée, et il préférait partir avec panache, d’autant plus qu’il n’avait pas payé son lait de chèvre.